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Profession de foi - Février 2008 (conseils centraux)
jeudi 21 février 2008
IDDE
: Informer Débattre Décider Ensemble
Listes soutenues par
les syndicats SGEN (CFDT), SNESUP (FSU) et SUD Education
(Solidaires),
ainsi que de nombreuses et nombreux non
syndiqué-e-s
Aujourd’hui,
l’université s’apprête à prendre un virage
majeur, avec l’application de la loi dite « Liberté
et Responsabilités des Universités » du 10
août 2007. L’autonomie de la gouvernance va considérablement
s’accroître : notre
liste assurera sa vocation de transfert
de l’information et de refus de toutes les pratiques individualistes
ou corporatistes.
Nous
sommes par ailleurs conscients d’un certain nombre de faiblesses et
de difficultés rencontrées dans l’exercice de nos
métiers, que nous dénonçons
depuis longtemps. Nous sommes aussi conscients que d’autres réformes
sont nécessaires et sommes prêts à participer
pleinement à un effort collectif et transparent pour définir
et remplir au mieux nos missions, notamment en renforçant le
premier cycle et en coordonnant davantage nos activités de
recherche. En
participant aux trois conseils depuis plus de douze ans,
nous avons acquis une
expérience importante de la gestion universitaire.
Nous dénonçons trois points dangereux et inadaptés
de cette loi :
1.
Un
risque de désengagement de l’état
Le
gouvernement a communiqué largement sur un effort financier
substantiel au profit des universités : « cinq
milliards d’euros supplémentaires seront consacrés à
la rénovation de l’université » nous a-t-on
expliqué. Outre le fait que les milliards en question ne sont
plus que trois, et seront concentrés sur certaines universités
« méritantes », nous observons que pour
la première fois la création de postes a été
gelée à l’université. Or, la gestion de
l’autonomie budgétaire et salariale va demander un effort en
moyens et en personnels aux universités que personne ne sait
aujourd’hui évaluer, sans parler de l’accession au patrimoine
!
Nous
dénoncerons et rendrons public tout signe de désengagement
budgétaire de l’état. Nous n’hésiterons pas à
refuser de voter pour des budgets ou des contrats quadriennaux mal
préparés ou mal négociés avec l’état.
Nous communiquerons sur les déficits en postes de
fonctionnaires qui mettent en péril l’exercice de nos
missions et précarisent de nombreux collègues.
Le
budget global constituera un bouleversement majeur de notre
fonctionnement, pour lequel le législateur a laissé
cinq ans de réflexion et de préparation aux
universités.
Pour
l’instant, aucun engagement d’aucune sorte n’a été pris
par le CA. Pourtant, le président Collet a déjà
signifié à plusieurs reprises sa volonté d’un
accès rapide à l’autonomie budgétaire et
salariale, conduisant à un audit du ministère dès
le mois de février 2008.
Nous
pensons que le temps de préparation prévu par la loi
est nécessaire, et que toute anticipation serait précipitée.
Nous nous engageons à ne pas voter de demande d’accession à
l’autonomie budgétaire et salariale.
2.
Un
recul de la démocratie au sein de l’université
L’ensemble
de la gestion de la vie universitaire est désormais dévolu
au conseil d’administration (restreint à 30 membres) et au
président, en particulier pour la gestion des personnels :
attribution de primes, modulations des service des
enseignants-chercheurs, jusqu’aux recrutements eux-mêmes qui
sont de leur seul ressort décisionnel, mettant fin à la
pratique de cooptation qui était de mise dans l’enseignement
et la recherche. L’administration
de l’université ne peut pas résulter d’une somme
d’intérêts personnels ou corporatistes.
L’autonomie
doit-être celle de l’ensemble de l’université qui prend
en main son destin.
Elle
nécessite une prise de recul importante, mettant les valeurs
humanistes, l’acquisition et le transfert de connaissances,
l’initiative et l’indépendance dans la recherche et
l’enseignement au départ de toutes choses.
Nous
nous engageons à travailler au renforcement du rôle des
CS et CEVU dans leurs domaines d’action respectifs, à la
ré-intégration des étudiants dans la gestion de
la vie collective (en assurant la présence d’un
vice-président étudiant au CA, dans l’équipe
présidentielle et au bureau) et à l’organisation de
consultations larges, par exemple par la mise en place d’une journée
annuelle banalisée dédiée à la réflexion
sur nos missions et nos fonctionnements.
3.
Le
risque d’une banalisation
du statut de contractuel
Dans
un contexte de réduction massive des postes de fonctionnaires,
la loi confère au président et au CA la possibilité
d’employer en CDD ou CDI des contractuels pour occuper des emplois de
catégories A. Il en résulte un risque d’accentuation du
recours à des contractuels sur des besoins permanents, recours
déjà trop fréquent dans nos universités,
même si selon notre
ministre elle-même, « l’emploi des contractuels doit
être réservé à des postes pour lesquels il
n’existe pas d’équivalent dans la fonction publique »
!
Nous
mettrons tout en oeuvre pour que cette règle guide la
politique de recrutement à LYON 1. Par ailleurs un audit de
la précarité sera exigé : certaines situations
sont inacceptables et doivent être régularisées
de façon volontariste.
Nos
autres engagements
Sur
la gestion du budget de recherche
Nous
veillerons à une répartition
juste du budget de la recherche, avec des critères
parfaitement transparents. Nous défendrons une politique
scientifique équilibrée, qui ne concentre pas les
moyens sur quelques pôles d’excellence identifiés
uniquement par des indicateurs externes discutables. Une université
performante en recherche est celle où tous les chercheurs
travaillent avec des moyens adéquats, où la recherche
fondamentale (moins facile à valoriser) est soutenue, où
sont favorisés l’émergence de nouvelles thématiques,
l’innovation, l’intégration des jeunes chercheurs, la
cohérence des laboratoires.
Nous croyons
que la stature internationale de Lyon 1 passe
par son universalisme, c’est-à-dire son activité
de recherche et d’enseignement couvrant un large spectre de
disciplines.
Nous
refusons que le classement de Shangaï et les critères de
la LOLF tiennent lieu de politique scientifique à l’UCBL.
Sur
la gestion humaine du personnel
Sélection,
recrutement :
Comme l’autorise la loi LRU, les
comités de sélection doivent être composés
d’élu-e-s
dans chaque section CNU. Leurs décisions doivent être
respectées par le CA. Le droit de véto du président
doit être exceptionnel et motivé. Il ne doit pas
concerner les personnels BIATOS.
Service
d’enseignement :
Nous nous opposerons à des modulations des services
d’enseignement au delà des 192 heures équivalent TD.
Nous pensons que ce volume horaire souvent très éclaté
est déjà un frein à une activité
efficace et sans entrave pour la recherche.
Primes :
Avant de miser sur l’excellence sous forme de primes, le budget doit
assurer un traitement décent à tous et à
toutes. Si malgré tout des primes au mérite sont
distribuées, la
publicité des critères et la transparence des
attributions doivent
constituer la règle et des procédures d’appel des
décisions doivent être mises place.
Sur
la licence
Le
travail des enseignant-e-s qui s’impliquent en licence, les
équipes pédagogiques, le tutorat doivent être
valorisés avec des priorités
budgétaires car c’est à la fois notre mission et une
des conditions de « l’excellence »...
On
développera l’accompagnement au projet
personnel, qui contribue à motiver les étudiants
et renforcer l’image qu’ils ont d’eux mêmes.
L’information
au lycéen doit être développée,
sans tomber dans les pièges de l’orientation active, qui
sous-entend une corrélation entre un dossier scolaire et la
réussite à l’université.
On
maintiendra la diversité de l’offre de
formation afin de pérenniser l’universalisme.
Ne pas
appliquer la professionnalisation « à outrance »,
et respecter notre mission de diffusion du
savoir.
Sur
le mode de fonctionnement de notre liste
En 2006, de
nombreux personnels de toutes les catégories ont élu
des représentant-e-s IDDE dans les trois conseils de
l’université LYON 1. Notre diversité
et notre présence transversale
ont été des atouts majeurs pour participer activement à
la vie collective. En accédant aux différents
comptes-rendus officiels, vous pourrez constater l’assiduité
de chaque élu-e, ainsi que les très nombreuses
interventions, dans le but de faire remonter dans le débat des
problèmes trop souvent évacués en silence. Dans
des débats importants comme ceux concernant le PRES, le budget
autonome de la recherche ou les problèmes de précarité,
nous avons toujours défendu les droits
des personnels, l’intérêt des étudiant-e-s et le
respect de nos missions de service public, tout en diffusant
le maximum d’informations autour de nous.
Dans notre
fonctionnement actuel, nous nous réunissons avec les élu-e-s
une fois par mois avant chaque CA. C’est l’occasion de faire le point
sur tous les problèmes de façon transversale. Ces
réunions sont annoncées par liste de diffusion
restreinte, que chacun peut rejoindre.
Nous
proposons d’améliorer ce fonctionnement en communiquant, sur
la liste de diffusion syndicale de l’UCBL, la date, le lieu et
l’ordre du jour de chaque réunion. Si vous le décidez,
ce rendez-vous peut devenir un point fort de la démocratie
participative dans notre université.
La
liste IDDE est l’unique initiative intercatégorielle et
intersyndicale. Notre projet est transversal aux trois
conseils, car nous sommes convaincus que seule une approche
globale de la gestion d’établissement est cohérente.
Enfin, notre liste affiche sa volonté d’égalité
femmes/hommes, puisque la moitié de nos têtes de
listes sont des femmes.